Puisque j’ai l’occasion de conduire la nouvelle mouture de la BMW Série 1 avec le petit 3 cylindres turbo diesel de 116cv, voici un petit compte-rendu du galop d’essai sur un parcours comprenant de la route, autoroute, des trajets urbains et ainsi que les traditionnels bouchons dans Bruxelles.
Extérieurement cette « nouvelle » série 1 joue les grandes, les optiques avants et arrières s’inspirent des autres modèles de la gamme lui conférant presque une bouille de série 3, surtout comme ici avec les phares full LED. En allongeant les feux arrière la poupe s’équilibre aussi et se donne des airs plus costauds que le modèle précédent. C’est un élément évidemment subjectif et lié à la sensibilité de chacun, mais alors que je n’accrochais pas vraiment à le Série 1 jusqu’ici, je trouve celle-ci très réussie esthétiquement avec finalement peu de changements pour un résultat visuellement fort.
Bien, on commence par s’installer au volant, bien que je sois un grand gabarit (1m92), je n’ai eu aucune difficulté à trouver les bons réglages pour être à l’aise avec suffisamment d’aisance. Les réglages sont traditionnels pour les sièges et le volant, mais il n’en faut pas plus. Un petit bémol pour le réglage en hauteur des sièges avant, il s’agit d’un effet ressort qui s’abaisse simplement avec le poids du conducteur ou du passager mais qui est nettement moins évident lorsqu’il s’agit de remonter car il faut « délester » le siège de son propre poids et l’exercice n’est pas des plus évident, surtout si comme moi vous faites 96 kg ! Cela étant, bien que relativement fins, les sièges de base offrent un bon confort. Le tissus semble de bonne facture et agréable au toucher mais on reste dans les nuances d’anthracite pas franchement folichonnes. On regrettera peut-être un manque de soutien latéral et une longueur d’assise réglables pour les possesseurs de longues jambes. Les sièges sport en option sont sans doute une bonne alternative dans ce cas. A l’arrière ce n’est pas Byzance, mais la place disponible reste honnête pour une compacte. Avec un conducteur de ma taille, la personne assise derrière devra néanmoins être plutôt petite ou bien entendu pour un enfant il n’y aura aucun problème. Ici pas de miracle on est dans la moyenne.
Les compteurs et l’ordinateur de bord sont parfaitement clairs et lisibles et, même si ses détracteurs trouvent l’ensemble triste ou vieillot, la visibilité et l’ergonomie sont sans conteste au rendez-vous. Il en va de même pour l’écran du GPS et les différentes fonctionnalités dont on accède par la molette du désormais incontournable i-Drive de BMW. Le tout est assez simple et intuitif. Les menus sont clairs avec une excellente définition de l’écran, si je voulais pinailler, un écran un rien plus grand auraient été un must et pourquoi pas un écran tactile si on se prend à rêver un peu. BMW garde aussi la tradition de la console centrale inclinée vers le conducteur ce qui, à mon sens, est plutôt pertinent. Pour en revenir à la console, elle est sobre et épurée, pas besoin d’avoir fait polytech pour en comprendre le fonctionnement ni pour en lire les quelques infos disponibles d’un coup d’oeil. Juste en dessous, le petit levier de vitesses est idéalement positionné et son débattement est court et doux. Seul le cran de la marche arrière s’avère rude mais de cette manière impossible de confondre par erreur première et marche arrière. Le volant, équipé des différentes fonctions et du cruise control, est quant à lui est un peu fin et d’une matière plastique peu agréable au touché, c’est vraiment dommage. L’utilisation des boutons est par contre ... ergonomique, rien à redire. L’ensemble de l’habitacle est simple et bien fini. Par contre comme le volant, les moulures de décorations de base en plastique gris argent font un peu cheap et dénote dans l’ensemble. Evidemment BMW propose dans sa (longue) liste d’options d’autres types de moulures, du noir laqué à l’aluminium brossé en passant par l’imitation de bois précieux. Chacun y trouvera son bonheur en mettant la main au portefeuille.
Une fois bien installé, on appuie sur le bouton Start, après avoir rangé la clé dans un petit logement prévu à cet effet dans le bas de la console centrale ou l’avoir simplement laissée dans sa poche. Après un moment d’appréhension sur la sonorité que donnera le petit 1.5 turbo de 3 cylindres, on est agréablement surpris. Si il n’a pas le velouté d’un gros 6 cylindres, on est cependant très loin de l’horrible bruit de machine à tricoter des différentes déclinaisons du 1.4 TDI du groupe VAG. Les ingénieurs ont dû travailler ce point et personnellement je trouve que c’est une réussite. De plus même à froid, le bruit n’est pas envahissant.
On enclenche la première, ici encore avec un petit à priori sur ce que donnera ce moteur un peu atypique dans cette catégorie. Et c’est encore une bonne surprise, on démarre de façon feutrée sans avoir besoin d’écraser la pédale de droite ou de jouer de l’embrayage en virtuose. La voiture étant froide, je limite mes ardeurs, et une fois 2.200 tours atteint je change pour la deuxième, ça passe mais c’est juste. Même sur les premiers rapports la boîte est longue, très longue (c’est une Efficient Dynamics !). On se rend vite compte qu’en zone limitée à 50 on ira guère plus loin que la 3ème. Venant d’une essence à rapports plutôt court cela demande un petit moment d’adaptation, le geste vers la 4eme est presque un automatisme dont je dois me défaire pour l’heure.
Bien qu’apparemment décriée pour son manque de couple à bas régime, une fois habitué à la boîte longue, pas de souci pour rouler tout en souplesse. La petite BM n’affiche que 675 km au compteur, je n’irais pas chercher la quintessence de la puissance en haut du compte-tours de toute façon. Oui c’est une voiture de fonction en leasing qui ne restera pas dans nos mains plus de deux ans, ce n’est pas pour autant que je ne respecte pas la mécanique. Une fois nettement plus kilométrée, je testerai de façon plus dynamique. D’ailleurs, il y a trois programmes de conduite au choix ; ECO, Confort et Sport. Je reste pour le moment sur le seul mode confort. Malgré tout, on sent que ce trois cylindres ne demande qu’à monter en régime. Comme je le disais, nous verrons cela plus tard en temps voulu et j’attends déjà avec hâte. Néanmoins, la petite ne se traîne pas même avec le pied droit relativement léger. La direction est agréable et offre une bonne sensation, d’ailleurs la 116d s’inscrit avec précision dans les courbes prises un peu rapidement, le train avant est suffisamment incisif, peu de roulis et finalement le manque de soutien latéral des sièges ne se fait pas trop ressentir grâce à un très bon ensemble châssis / trains roulants. Le confort est aussi étonnement bon, loin du stéréotype de l’allemande (et bien meilleur que celui du Mokka par comparaison), je pense que les jantes de 16 pouces favorisent évidemment le confort en étant chaussées de Michelin CrossClimate en 205/55/16.
Si la 116d se montre souple en utilisation, il faudra cependant ne pas tenter de descendre en dessous des 1.500 tours où les reprises sont quasi inexistantes. En gardant cette règle à l’esprit de toujours rester dans la plage 1.500 – 2.500 tours, rien à redire si ce n’est qu’elle ne demande qu’à continuer à faire grimper l’aiguille du compte-tours … Patience jeunette on ne va pas risquer un claquage par manque d’échauffement et d’entraînement !
Je note aussi, un gros travail d’insonorisation, on a (presque) pas l’impression de conduire une « mazout ». Une fois sur l’autoroute à 120 (limite belge) on entend plus les bruits aérodynamiques que le moteur qui est stabilisé à 1.800 tours avec une conso instantanée calée sur 3,5 l. En parlant conso, sur environ 700 km avec une bonne proportion de ville et de bouchons interminables on en est à 5,3 l en moyenne. Le moteur étant encore neuf celle-ci devrait encore baisser.
Sous le capot à double vérins, le moteur est installé en position longitudinale, propulsion oblige. La présentation a été soignée, un joli cache avec la mention TwinPower Turbo et un sigle BMW qui n’aurait pas à rougir d’être exposé à la vue. Des panneaux insonorisant et isolant entourent le petit bloc. Tout est propre et net.
En conclusion, c’est une compacte sympa au moteur positivement étonnant malgré mes à priori de départ sur ce « trois pattes ». La version Efficient Dynamics souffre sans doute d'une boîte trop longue, mais à laquelle on finit par s'habituer sans mal et sans conduire façon papy pour autant. Confortable et silencieuse tout en s’accommodant d’une conduite dynamique en termes de précision et de tenue de route, l’ADN BMW a été préservé sur cette auto d’accès dans la marque qui donnera certainement aux jeunes l’envie d’y rester en montant de gamme. Côté marketing c’est plutôt bien vu ! Il est malgré tout un peu dommage d’associer une excellente finition d’assemblage à d’autres éléments au visuel / touché plus bas de gamme et de devoir passer par la case Euros pour améliorer ce point. Là aussi, on reste fidèle à la politique d’options BMW. Au final, question tarif celle-ci plutôt bien équipée, passe facilement la barre des 30.000 euros. Si pour une compacte c’est déjà un beau budget, ça reste raisonnable face à ces concurrentes directes que sont la Mercedes Classe A et l’Audi A3.