4 jours en Mercedes Classe C coupé 250 essence BVA 7 rapports
Pour commencer j’aborderai le design et l’extérieur, sur ce point le coupé classe C est une véritable réussite esthétique, à mes yeux une tuerie qui n’est surpassée que par la toute nouvelle …. Classe E coupé ! Les designers ont su puiser l’inspiration à la fois dans la berline dont elle est issue pour la filiation et la mythique AMG GT pour la ligne et l’arrière. Avec cet arrière ramassé et trapu elle donne cette impression d’un félin qui attend de bondir sur sa proie. Le modèle essayé profitait de l’option AMG line qui comprend, entre autres, des boucliers spécifiques au look résolument sportif et les jantes spécifiques de 18 pouces. L’ensemble est complété par la calandre « diamant ». Jusque-là pas très convaincu par les peintures mattes, il faut avouer que cette C coupé habillée de gris mat (gris Sélénite Designo) m’a tout de suite tapé dans l’œil et, à voir, les têtes se tourner elle ne laisse pas indifférent sur son passage. En option toujours, nous retrouvons les phares doubles LED actifs pour la face avant, les feux arrière, tout en longueur et en finesse, sont à LED également et profitent d’un joli design en double ellipses lorsqu’ils sont allumés.
La porte donne l’impression d’être immense, lorsqu’on l’ouvre et c’est parce qu’elle l’est ! On évitera les parkings à place étroites, tant pour éviter les coups de gens peu scrupuleux que pour éviter de devoir se contorsionner comme un vers en sortant de la voiture. Les sièges en cuir rouge micro-perforés sont une véritable invitation à entrer. Ceux-ci sont à réglages semi-électriques, manuel pour le réglage en profondeur et électrique pour l’inclinaison du dossier et la hauteur de l’assise. Ils se révèlent confortables et assure également un bon maintien. Encore une fois ma sensibilité à l’odeur tout en finesse d’un bon cuir me flatte l’odorat. La banquette arrière, joliment dessinée, ne servira que d’appoint sur des trajets limités pour un adulte même de petite taille. Pour qui l’oublierai un instant, le rappel est immédiat ; il s’agit d’un coupé.
Une fois installé, on retrouve toute l’ambiance Mercedes sans pour autant tomber dans le copier-coller des autres modèles de la gamme, hormis la C berline bien entendu. C’est raffiné, bien fini, agréable au touché. Malgré que ce soit une version automatique, je regrette l’absence d’un levier de sélection comme on en trouve chez BMW. La manipulation s’opère via la branche droite du commodo au volant. Personnellement, je ne suis pas particulièrement fan, mais on s’habitue également vite à sa manipulation simple. Dommage aussi le frein à main électrique et sa manipulation bizarre (tirer pour déverrouiller, pousser pour enclencher), bien que « mercedecien » au quotidien la logique de ce choix m’échappe encore.
L’instrumentation est simple et claire, tout au plus j’aurais aimé que la jauge à carburant et la température moteur soient affichés via une jauge à aiguille plutôt qu’avec ce système de petits traits qui s’allument ou s’éteignent. L’écran de l’ODB est dans le plus pur style MB, semblant être ajouté au tableau de bord, il est cependant idéalement placé et très lisible. Sa manipulation est assez intuitive et simple (mieux que chez BMW par exemple). Celui-ci profite de l’option en version améliorée « COMMAND Online », GPS plus abouti, plus de fonctionnalités, de connectivités etc. Le tout pouvant être piloté par la traditionnelle molette ou via le pad tactile au-dessus (en option). La console centrale regroupe l’ensemble des commandes via une rangée de boutons chromés façon aviation. AMG line rime aussi avec un volant spécifique plat en dessous qui n’apporte rien d’autre qu’un design et pédalier sport en métal. L’option affichage tête haute est sympa et activable/désactivable sur simple pression d’un bouton. Les infos ainsi affichée sont la direction, le nom de la route empruntée, la vitesse et la limitation en vigueur à cet endroit via une autre option ; la reconnaissance de panneaux routiers.
La finition est à la hauteur d’un constructeur premium telle qu’on l’attend. C’est du (très) bien fini avec des matériaux agréables et jolis.
Voici le tour du propriétaire terminé, voyons sur la route ce qu’il en est. Au démarrage du moteur puis des premiers tours de roues, il est évident que l’accent est mis sur le confort. Ce long coupé s’élance dans le silence feutré de son 2 litres turbo de 211 cv. Malgré les 18 pouces les suspensions (sport) se montrent prévenantes pour mes vertèbres. Moteur froid, je choisi le mode Confort et les rapports passent entre 1.800 et 2.500 tours. Une fois bien à température, j’enclenche le mode Sport et appuie un peu plus, les rapports s’enchaînent à 3.000 – 3.500 tours avec un moteur toujours aussi discret. Sans se traîner pour autant on garde cette impression de relative lenteur. Un appui marqué, sans passer par le point dur de l’accélérateur, et la boîte descend un, voire deux rapports mais pas aussi rapidement que je l’aurais souhaité. Qu’importe, voyons ce que le mode Sport + va nous offrir ! Certes la réactivité est un peu améliorée, certes les rapports sont passés à un minimum de 3.500 tours pour donner une meilleure dynamique et je serai de mauvaise foi en disant que la voiture n’avance pas. Compte tenu de la puissance raisonnable, l’accélération est plutôt sympa, le châssis fait un très bon boulot, mais il manque cette rage sonore, c’est trop feutré. Malgré le mode Sport +, les aides électroniques restent très présentes et il faut vraiment y aller comme un bourrin sur route mouillée pour sentir l’arrière (enfin) très légèrement décrocher. C’est une voiture très sécurisante qui autorise des passages à des vitesses bien loin de la légalité, mais ne perd-t-on pas aussi en amusement pour le coup ? J’ai l’impression que cette option a été uniquement dévolue au modèle AMG, pour recentrer le reste de la gamme sur un profil de « GT ultra confort » facile à vivre.
Je reviens sur cette fameuse BVA, ou du moins sur la gestion de son pseudo mode manuel. Le volant est équipé de palettes et leur manipulation fait automatiquement passer le mode en manuel. Le tableau de bord affiche alors un M suivi du numéro de rapport engagé en lieu et place du D. Jusque-là rien de très étonnant, ce qui l’est plus, c’est la manie de la boîte à reprendre toute seule le mode D. Si on passe en mode manuel, au bout d’un moment à vitesse stabilisée le mode revient tout seul et sans alerte à D. Plus fort encore, en utilisant le mode Sport +, sur autoroute a 120 – 130 on reste en D5 à plus de 3.000 tours. Afin d’abaisser le niveau sonore, je passe en manuel et j’enclenche la 6ème puis le 7ème tout en gardant le mode Sport + pour garder toute la réactivité. Hors, là aussi au bout d’un moment à vitesse de croisière et sans prévenir, la voiture passe du mode M7 à D5. Dans un autre cas de figure, même en mode Sport + manuel, impossible d’aller titiller dans la zone rouge, la voiture reprend le contrôle et change de rapport en repassant en D. C’est intrusif et contraire à ce que l’on peut attendre d’un mode manuel. Chez BMW, le mode manuel laisse agir le conducteur à sa guise et ne reviens jamais de lui-même à l’automatique, iriez-vous chatouiller le rupteur si cela vous chante. Autant la BVA BMW m’avait presque conquis, autant celle de MB ne me plait pas. A fortiori quand on sait que BMW laisse toujours le choix d’une boite manuelle sur ces modèles alors que Mercedes associe de facto certaines motorisations à la BVA !
Tout cela est d’autant plus dommage, que bien que (trop souvent) discret le moteur fait preuve de évidente bonne volonté et d’un appétit mesuré. S’il ne prétend pas être un sprinter olympique, il est certainement très dynamique et suffisamment puissant pour embarquer cet élégant coupé fort loin d’une conduite à la papy. Il se laisse même bousculer sans rechigner et consent enfin à se faire agréablement entendre une fois passé 5.000 tours. Sur l’ensemble de ces quatre jours où la conduite fut plus souvent musclée qu’à son tour, la consommation moyenne affichée à l’ODB est restée à 10 litres aux cent tout rond. Rien à redire sur ce point, bravo !
Chose étonnante dans l’offre belge, le catalogue ne propose pas le modèle que j’ai essayé ; la C coupé 250 ! En essence, sont proposés la C 180, 200 et ensuite on passe à la C43 AMG 4Matic. En France par contre, existe au catalogue la C250, 300 et même 400 avant d’aborder la gamme AMG. La 250 m’étant déjà apparue un tout petit juste pour une conduite réellement sportive –une 300 serait sans doute un meilleur compromis- je comprends d’autant moins cette logique commerciale territoriale.
Pour avoir une idée tarifaire précise du modèle que j’avais en main je me suis donc tourner vers le site de Mercedes France, avec l’impressionnante liste des options en main, gentiment reçue lors de la prise en charge chez MB. On frôle, à quelques euros à peine, la barre des 70.000 euros. Attention les yeux, voici la liste de l’équipement (en grande majorité optionnel) de ma jolie monture :
• Cuir rouge Cranberry
• Peinture gris sélénite magno designo
• Avertisseur d’angle mort
• Rétros anti-éblouissement int/ext.
• Pack rangement
• Toit ouvrant panoramique
• Système de contrôle de pression des pneus
• Protection du dessous de caisse
• Suspension sport
• Rétros extérieurs rabattables éléectriquement
• Système de reconnaissance de limitation de vitesse
• Ciel de toit en tissus noir
• Kit carrosserie AMG
• Ailes élargies pour jantes AMG
• Pack éclairage intérieur
• Protection volumétrique (habitacle) et anti-soulèvement
• Réservoir de 66 litres
• Start & Stop
• Feux stop adaptatifs (clignotant)
• Tableau de bord en cuir Artico
• Protection piétons
• Caméra 360°
• Pack système d’alarme
• Tapis de sol AMG en velours
• Sortie d’échappement en acier inoxydable
• Pack stationnement
• Intelligent Light System à LED
• Grille de calandre diamant
• COMMAND Online
• Lecteur DVD
• Boite automatique 7G-TRONIC-PLUS
• Ecran tactile (touchpad)
• Régulateur de vitesse TEMPOMAT
• Limiteur de vitesse SPEEDTRONIC
• Aide au parking active PARKTRONIC
• Contacteur AGILITY SELECT
• Intérieur AMG Line
• Antenne GSM
• Antenne GPS
• COLLISION PREVENTION ASSYST PLUS, système de prévention d’accident par radar intégré
• Extérieur AMG Line
• Climatisation automatique Thermatic à 2 zones
• Kit anti-crevaison
• Affichage tête haute
• Eclairage d’environnement
• Double porte-gobelets dans la console centrale
• eCall-emergency system (Hermes)
• Remote Online
• Live Traffic Information
• Jantes AMG 18 pouces (5 branches)
• Banquette arrière rabattable
• Capteur de pluie
• Module de communication HERMES UMTS
• Insert décoratif en aluminium clair / laque piano noir
• Système de sonorisation Surround Burmester
• Pack rétroviseurs
• Approche-ceinture automatique
•
Cela me rappelle que je n’ai pas parlé de l’excellent système de caméra à 360° pour l’aide au parking qui est assez bluffant. Plus d’excuses pour avoir touché quoique ce soir en manœuvre !
En conclusion, voilà un magnifique coupé Grand Tourisme avec une gueule (et un cul !) d’enfer. Dommage que dans cette motorisation la promesse du design ne se traduise pas dans les sensations et que la boîte auto soit imposée sans alternative. Surtout que le châssis effectue un excellent travail pour une auto de ce gabarit (4m68). Je reste sur ma faim, avec l’envie de tester à nouveau ce modèle dans sa version 400 ou mieux 43AMG. Les 63 et 63S AMG étant trop superlatives, tant au niveau du tarif que de la puissance pour être comparées à leurs petites sœurs même badgées AMG.
Place aux photos :