Merkel veut utiliser le délai accordé à GM pour négocier sur Opel
RÜSSELSHEIM (Allemagne) - La chancelière Angela Merkel a assuré mardi qu'elle voulait utiliser le délai de 60 jours accordé à General Motors pour négocier une structure européenne viable pour la filiale Opel, lors d'une visite au siège du constructeur à Rüsselsheim (ouest).
"Nous allons utiliser ces 60 jours (...) pour créer un Opel-Europe qui a tout le soutien de la (classe) politique en Allemagne", a-t-elle déclaré devant 3.000 salariés.
L'Etat fédéral, les Etats régionaux concernés, des banquiers et la direction d'Opel vont constituer une "équipe de négociation" pour "défendre les intérêts allemands" auprès de General Motors, maison-mère d'Opel, ainsi qu'auprès des autorités américaines, a précisé Mme Merkel.
"On allons devoir négocier âprement" et "d'égal à égal" avec le gouvernement américain, a-t-elle ajouté. "Nous avons besoin de GM mais (...) GM a aussi besoin d'Opel", selon la chancelière.
Le président américain Barack Obama a octroyé lundi un délai supplémentaire de 60 jours à GM pour présenter un plan viable de restructuration. L'octroi d'aides publiques en Allemagne en dépend aussi. Le gouvernement allemand veut s'assurer que son aide éventuelle ne partira pas renflouer GM, mais restera bien en Europe pour sauver Opel.
Opel a demandé 3,3 milliards d'euros d'aides publiques en Europe, essentiellement en Allemagne où il emploie près de 26.000 personnes. Il compte des usines en Espagne et en Belgique, ainsi qu'en Grande-Bretagne sous la marque Vauxhall.
A six mois des élections législatives en Allemagne, le gouvernement reste divisé sur la manière de venir au secours d'Opel, entre des garanties pour des crédits et une participation directe au capital.
Mardi, la chancelière a de nouveau privilégié l'arrivée d'un investisseur extérieur qui peut "naturellement compter sur le soutien de l'Etat". "Nous avons les instruments" pour cela, a-t-elle ajouté.
Le patron de GM Europe, Carl-Peter Forster, a redit mardi que GM était prêt à se contenter d'une participation minoritaire dans la nouvelle structure européenne que le constructeur veut mettre en place pour Opel/Vauxhall.
"Le lien avec Opel peut consister en une participation minoritaire dans cette nouvelle entreprise", a-t-il déclaré devant Mme Merkel.
(©AFP / 31 mars 2009 14h11)